Commentaire sur le marché

Principaux enseignements du symposium de Jackson Hole 2025

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Aug 26 2025

Le symposium économique de Jackson Hole, organisé chaque année dans le Wyoming par la Federal Reserve Bank de Kansas City, constitue une plateforme de premier plan permettant aux principaux décideurs politiques et universitaires d’échanger leurs points de vue sur les enjeux cruciaux qui façonnent l’économie.

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Cet événement est suivi de près par les marchés financiers, dont les participants cherchent à déceler des indices sur les orientations futures. Dans cet article, nous nous concentrerons sur les points essentiels, sans nous attarder sur les débats secondaires.

Une possible baisse des taux à l’horizon

Le point fort du symposium, tant pour les médias que pour les marchés, reste l’intervention du président de la Réserve fédérale américaine (la « Fed »). Cette année marquait le huitième et dernier discours de Jerome Powell à cette conférence.

L’attention des médias s’est principalement portée sur une déclaration semblant suggérer la possibilité d’une prochaine baisse des taux. Jerome Powell a affirmé : « Avec une politique monétaire en territoire restrictif, les perspectives de base et l’évolution de l’équilibre des risques pourraient justifier un ajustement de notre orientation ».[1]

Cette déclaration a provoqué une réaction immédiate des marchés,[2] faisant passer la probabilité d’une baisse des taux en septembre de 75 % à près de 90 %.[3]

Derrière les gros titres, le discours intégral de Jerome Powell

Dans son discours de 21 minutes, Jerome Powell a offert une réflexion détaillée, mais quelque peu ambiguë, reflétant l’incertitude actuelle qui touche à la fois la Fed et la plupart des commentateurs du marché.

Il a décrit le marché du travail comme étant dans un équilibre « curieux » : si les embauches ont ralenti, la demande a également fléchi, maintenant globalement la stabilité du marché.

Toutefois, Jerome Powell a averti que cet équilibre demeurait fragile et qu’il existait un risque croissant de récession. Les droits de douane pourraient maintenir l’inflation à un niveau élevé, tandis que les politiques d’immigration restrictives pourraient limiter l’emploi, créant potentiellement un risque de stagflation pour la Fed.

Le nouveau cadre stratégique de cette dernière, formalisé lors de sa dernière revue quinquennale, marque un changement par rapport à son approche précédente, élaborée à une époque de faibles taux d’intérêt, de croissance lente et de risques déflationnistes.

Le comité revient désormais à un objectif d’inflation de 2 %, plutôt qu’à une moyenne de 2 %, tout en visant un marché du travail équilibré. En outre, Jerome Powell a reconnu que le taux d’intérêt neutre pourrait avoir augmenté dans la période post-pandémique. La Fed jouit désormais d’une plus grande flexibilité grâce à des taux d’intérêt relativement élevés, ce qui lui permet d’ajuster sa politique selon les besoins.

Jerome Powell a également insisté sur l’absence de plan d’action préétabli, réitérant que les décisions seraient basées sur des données, un principe bien connu des observateurs de la Fed.

Une vision plus large

L’un des principaux enseignements du discours de Jerome Powell est la distinction entre les changements cycliques et structurels de l’économie. Jerome Powell a souligné qu’il est souvent difficile de déterminer si une tendance est cyclique ou structurelle, et que le pouvoir de la Fed se limite largement aux facteurs cycliques. En période de changements structurels, le rôle de la Fed est davantage réactif que proactif : en d’autres termes, elle doit s’adapter aux tendances plutôt que d’essayer de les orienter ou de les prédire.

Le thème central du symposium était « Les marchés du travail en transition : démographie, productivité et politique macroéconomique ». Les 18 autres intervenants se sont concentrés sur les changements structurels à long terme, notamment les évolutions démographiques, fiscales et technologiques.[4]

À titre d’exemple, la baisse des taux de fécondité et le vieillissement des populations qui en résulte sont susceptibles d’accroître la demande d’actifs tout en augmentant la pression fiscale sur les gouvernements, via des dépenses sociales plus élevées. À l’inverse, les avancées rapides de l’intelligence artificielle (IA) pourraient stimuler la productivité, apportant potentiellement la croissance économique nécessaire pour compenser les charges fiscales, surtout si l’IA entraîne une réallocation des emplois plutôt que leur destruction.

Conclusion

Nous estimons que les investisseurs devraient se concentrer sur les tendances structurelles à long terme, plutôt que de s’attarder sur des détails tels que les nominations ou les licenciements au sein du comité de la Fed.

L’investissement s’inscrit dans une perspective à long terme et la compréhension de ces tendances aidera à surmonter les fluctuations et les distractions à court terme susceptibles de compromettre les stratégies de placement.


[1] U.S. Federal Reserve

[2] New York Times

[3] Reuters

[4] Federal Reserve Bank of Kansas City

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