Cette stratégie a fonctionné pendant longtemps. Pourtant, dans le contexte actuel d’inflation croissante, d’incertitude mondiale et de valorisations élevées, de nombreux investisseurs se demandent si le modèle 60/40 est encore suffisant. Le monde financier a changé de manière spectaculaire depuis les années 1950. De plus, de nouveaux types d’investissements, en particulier sur les marchés privés, ont affiché des résultats supérieurs à ceux des portefeuilles traditionnels au cours des 25 dernières années. L’allocation 60/40, qui était autrefois la norme, est en train d’être réévaluée, car les investisseurs cherchent de meilleurs moyens de faire fructifier et de protéger leur patrimoine.
De la fiabilité à l’incertitude : changement de rôle pour le modèle 60/40
Pendant des années, le modèle 60/40 a assuré un mélange de croissance et de stabilité. Les actions constituaient le principal moteur de rendement et une protection contre l’inflation, tandis que les obligations permettaient généralement de compenser les fluctuations des marchés boursiers, ce qui en faisait un outil de diversification efficace. Mais le repli brutal de 2022 a révélé une faille critique : les deux classes d’actifs ont baissé simultanément, alors que l’inflation augmentait et que les taux d’intérêt grimpaient. Cela a alors rompu la corrélation négative sur laquelle les investisseurs s’appuyaient.[1]
Bien que les marchés se soient quelque peu redressés,[2] la corrélation entre les actions et les obligations reste imprévisible. Si l’inflation repart ou si les taux d’intérêt augmentent encore, les avantages traditionnels du 60/40 pourraient s’affaiblir, ce qui rendrait indispensable d’explorer d’autres options d’investissement.
Création active de valeur sur les marchés privés
Les investissements sur les marchés privés, y compris le private equity et le crédit privé, offrent une alternative aux actions et obligations traditionnelles. Contrairement aux marchés publics, où les performances sont souvent déterminées par des facteurs externes, les marchés privés permettent aux investisseurs de jouer un rôle plus actif pour obtenir des rendements.
Les sociétés de private equity ciblent généralement des entreprises bien établies et générant des liquidités, à travers des stratégies telles que les rachats avec effet de levier (LBO) d’entreprises en phase d’extension (late stage). Elles se concentrent sur les améliorations opérationnelles, les structures de capital plus intelligentes et la planification à long terme, sans la pression des bénéfices trimestriels. Cette approche pratique crée de la valeur au fil du temps et est moins affectée par les fluctuations quotidiennes du marché.
Équilibrer la liquidité et le potentiel à long terme
En raison de la nature illiquide des investissements sur les marchés privés, les investisseurs peuvent bénéficier d’une prime d’illiquidité, c’est-à-dire d’un potentiel de rendement supplémentaire en échange d’un engagement de capital sur une période plus longue. Contrairement aux actions, qui peuvent être vendues à tout moment, les investissements privés impliquent généralement des périodes de détention plus longues. Cette caractéristique encourage la réflexion à long terme et permet un engagement plus constructif dans les entreprises du portefeuille.
Cela dit, l’amélioration des marchés secondaires facilite désormais l’achat et la vente des investissements privés, accroît la flexibilité des investisseurs et élargit la participation aux marchés privés.
Les grandes tendances de l’investissement du futur
Deux tendances majeures conduisent actuellement à une évolution vers les marchés privés :
Moins d’entreprises publiques : le nombre d’entreprises cotées en bourse diminue et de nombreuses entreprises prospères restent plus longtemps en mains privées. Ce qui élargit l’éventail des possibilités offertes par les marchés privés.[3]
Un accès facilité par la technologie : les plateformes d’investissement numérique rendent les marchés privés plus transparents et plus accessibles. Les nouveaux systèmes de négoce contribuent à améliorer la liquidité, ce qui permet aux investisseurs de gérer plus facilement leurs placements privés.[4]
Marchés privés contre 60/40 : écart de performance
L’écart de performance entre les marchés privés et les portefeuilles traditionnels 60/40 s’est creusé au fil du temps. Le graphique ci-dessous montre comment un portefeuille d’investissement sur les marchés privés a largement dépassé la répartition traditionnelle 60/40 au cours des deux dernières décennies.

Bien que les performances passées ne garantissent pas les résultats futurs, on peut attendre une telle surperformance en raison de plusieurs avantages structurels : la prime d’illiquidité, l’exposition à des sociétés plus petites et des valorisations d’entrée plus attrayantes que celles qu’offrent généralement les marchés publics.
Chez Petiole, nous nous concentrons sur des entreprises stables et rentables, ce qui limite considérablement le risque de baisse et renforce le potentiel de rendement à long terme.
S’adapter à un nouveau paysage d’investissement
Les défis auxquels est confronté le portefeuille traditionnel 60/40 soulignent la nécessité d’élaborer des stratégies qui offrent une réelle diversification et un potentiel de création de valeur indépendant de l’humeur des marchés publics. Les marchés privés offrent cette possibilité, surtout en présence d’une discipline d’investissement ciblée.
En nous concentrant sur les entreprises présentant une stabilité opérationnelle et une rentabilité inhérentes – des caractéristiques souvent recherchées dans les rachats d’entreprises avec effet de levier, nous visons chez Petiole des allocations sur les marchés privés capables de résilience et dont les rendements sont moins fortement corrélés aux actions et obligations publiques très volatiles. Cette approche sélective est fondamentale pour aider les clients à construire des portefeuilles qui s’affranchissent des limites du modèle standard 60/40 et qui sont mieux adaptés pour évoluer dans le paysage actuel de l’investissement et sa grande complexité.
[1] Nasdaq
[2] Morningstar
[3] Forum économique mondial
[4] FT Adviser